Face à la pollution intérieure de nos logements, de vraies solutions existent

Publié 24-09-2025 par f.gallien

Dans le cadre des rendez-vous de la transition écologique, l’Agglomération et la ville de Saint-Malo coorganisaient le 23 janvier un atelier dédié à la sensibilisation et au repérage des polluants à l’intérieur des habitations. Reportage.

La qualité de l’air extérieur s’invite régulièrement dans notre actualité. Localement, ses incidences sur la santé angoissent les uns, questionnent les autres. Elle ne laisse en tout cas pas indifférent. La pollution intérieure, tout aussi nocive, fait pourtant moins parler d’elle.

La Mutualité française s’active pour alerter les citoyens sur le sujet. Jeudi 23 janvier, Sandrine Goizet, l’une de ses chargées de prévention, animait justement, à la demande de l’Agglomération et de la ville de Saint-Malo, un atelier intitulé « Ma maison change d’air ».

Il est 18 h pétantes. La nuit vient de tomber, et les participants cheminent en direction de la Maison de l’habitat, voisine immédiate de la gare malouine. Ils seront cinq ce soir. Trois femmes et deux hommes. Tous retraités. Invités à regagner la salle où l’atelier prend place, ils découvrent avec amusement une grande table noyée sous les produits ménagers, cosmétiques et de cuisine. Le contenu d’un bon caddie de supermarché ! À l’extrémité, plusieurs jeux d’entonnoirs, de cuillères ou encore de mini-fouets ont été minutieusement placés. « Ah, j’ai l’impression qu’on va devoir fabriquer quelque chose », glisse, intriguée mais avec le sourire l’une des femmes. Patience.

“Je ne veux pas que cet atelier soit anxiogène !”

Sandrine Goizet débute par une conférence interactive. Pas besoin d’exhiber sa casquette d’hygiéniste pour suivre et comprendre le discours de l’animatrice, vulgarisé avec justesse. Elle introduit son propos par une simple question : « Combien de temps passe-t-on dans nos intérieurs selon vous ? ». « Je dirais 80 % », répond du tac au tac un participant. « Vous pouvez même monter jusqu’à 90 % », renchérit-elle. « Et l’air intérieur que l’on y inspire peut être deux à 10 fois plus pollué que l’air extérieur, en fonction de produits que vous utilisez ou tout simplement de la conception de votre logement. L’impact sur la santé est plus ou moins grave, du nez qui picote, à l’allergie, voire à l’asthme. Cette pollution pourrait être un facteur favorisant des pathologies telles que les maladies cardiovasculaires, respiratoires ou l’obésité ». On entend les mouches voler. Mais la chargée de prévention désamorce aussitôt. « Je vous dresse un portrait qui n’est pas très rose mais on va voir ensemble ce qu’on peut faire pour améliorer les choses. Je ne veux pas que cet atelier soit anxiogène ! »

Trois catégories de polluants

L’animatrice s’adonne ainsi à une série de petits jeux dont le premier consiste à classer les pièces d’une maison entre « saines » et « pas saines ». « Une pièce dont je suis sûr qu’elle n’est pas saine, c’est le garage », lance un participant. « Et la cuisine ! », embrayent en chœur les autres. L’une des deux colonnes se remplit à vitesse grand V. Les potentiels polluants s’y rapportant y sont listés. L’opportunité pour Sandrine Goizet de les classer en trois catégories : chimiques (produits ménagers, poussière), physiques (sonores, lumineux, ondes) et biologiques (humidité, acariens, moisissure). Terrifiant. Mais quelques réflexes simples peuvent changer la donne, comme aérer matin et soir son logement ou repenser son usage des produits du quotidien. « Remplacez le plastique par le verre, la porcelaine, l’inox », avance l’animatrice, qui poursuit : « Préférez à la javel et au parabène, le bicarbonate de soude, le vinaigre blanc, le jus de citron ou encore le savon noir ». Une incantation qui prend tout son sens lorsque la chargée de prévention demande aux participants de juger les produits qui leur font face : du liquide vaisselle aux savons, en passant par les désodorisants. Difficile de se prononcer avec certitude. Les mentions incitatives fleurissent sur chacun d’entre eux. Du « sans parabène », « sans sulfate » et de l’« issu de l’agriculture biologique » en veux-tu en voilà. Sandrine Goizet partage ses astuces : « Il faut porter le plus possible son choix sur les produits labellisés. Et privilégiez ceux qui présentent la liste d’ingrédients la plus courte possible. Six maximum idéalement. »

Ne reste plus à l’animatrice qu’à inviter les participants à se diriger vers le fond de la salle pour se lancer dans la fabrication de leurs propres produits (poursuivre la lecture ci-dessous) !

Des recettes faciles à exécuter

Tous les participants se sont ainsi lancés dans la réalisation de trois produits ménagers et cosmétiques. Des recettes courtes et faciles à exécuter :

  • Fabrication d’un produit multi-usage (pour 80 cl) : une cuillère à soupe de bicarbonate de soude, une cuillère à soupe de savon noir, une bouteille d’un litre, de l’eau ;
  • Fabrication d’une crème à récurer (pour 10 cl) : trois cuillères à soupe de sel, trois cuillères à soupe de bicarbonate de soude, de l’eau ;
  • Fabrication d’une crème hydratante et baume pour les lèvres (pour 50 ml) : deux cuillères à soupe de beurre de karité, une cuillère à soupe d’huile végétale, une cuillère à soupe d’eau florale, une goutte de vitamine E, un pot adapté à l’usage prévu.

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