Lorsque le bricobus se gare devant la maisonnette, dans une ruelle de Saint-Servan, la porte d’entrée est déjà grande ouverte. Safya, son occupante, attend impatiemment l’arrivée des Compagnons Bâtisseurs. Ces derniers vont intervenir dans le logement social qu’elle loue depuis 11 ans et effectuer ces travaux qu’elle espère depuis des mois mais qu’elle n’a pu réaliser elle-même « parce que je suis en situation de handicap » ni confier à une entreprise « par manque de moyens ». Au pied de l’utilitaire financé par Saint-Malo Agglomération, on trouve la caverne d’Ali baba du bricoleur. Gervais l’animateur technique, Inigo en service civique et Patrice le bénévole listent ce qu’ils auront à faire : « des douilles à changer, des tringles à rideaux à poser, des joints en silicone à remplacer dans les sanitaires, la porte d’entrée à réparer. Ça va nous prendre une partie de la journée. »

Un diagnostic préalable a permis d’établir un devis pour les fournitures, seul poste que Safya devra payer. Si l’intervention des Compagnons est gratuite, le matériel est dû lorsque son coût dépasse 15 euros.

Atteindre les résidents ruraux isolés

L’association a prévu d’effectuer une quarantaine de ces dépannages solidaires sur tout le territoire, en ville comme à la campagne, au domicile de résidents fragilisés. Locataires comme propriétaires occupants sont éligibles sur prescription d’un tiers. « Pour l’instant, nous sommes plutôt sollicités par des locataires de logements sociaux citadins, constate Gervais. On cherche comment faire connaître le dispositif aux propriétaires d’un habitat dégradé et aux locataires du parc privé dans les communes rurales. Il faut qu’on arrive à toucher ces personnes qui ont besoin d’aide et qui passent sous les radars. » L’équipe des Compagnons Bâtisseurs répare, met en sécurité et, au-delà, fait en sorte que le résident se réapproprie son logement en le faisant participer au chantier, lorsque c’est possible. Avec le bricobus, le « faire ensemble » est essentiel.